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 En attendant la révolution...

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2 participants
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miss alpha
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Messages : 21
Date d'inscription : 12/05/2008

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MessageSujet: En attendant la révolution...   En attendant la révolution... Icon_minitimeLun 12 Mai - 18:45

extrait de .TAZ .
Un Essai de Hakim Bey.
Traduit de l'Anglais par Christine Tréguier,
avec l'assistance de Peter Lamia & Aude Latarget.


Comment se fait-il que "le monde chaviré" arrive toujours à se redresser par lui même ? Pourquoi la réaction suit-elle toujours la révolution, comme les saisons en Enfer ?
Soulèvement, ou sa forme latine insurrection, sont des mots utilisés par les historiens pour qualifier des révolutions manquées - des mouvements qui ne suivent pas la courbe attendue, la trajectoire approuvée par le consensus : révolution, réaction, trahison, l'état s'érige plus fort, et encore plus répressif - la roue tourne, l'histoire recommence encore et toujours : lourde botte * posée sur le visage de l'humanité pour toujours.

En déviant de cette courbe, le sous-lèvement suggère la possibilité d'un mouvement extérieur et au delà de la spirale hégélienne de ce "progrès" qui n'est secrètement rien de plus qu'un cercle vicieux. Surgo - soulever, lever. Insurgo - soulever, se lever. Une opération auto-référentielle. Un bootsrap. Un adieu à cette malheureuse parodie du cercle karmique, futilité historique révolutionnaire. Le slogan "Révolution!" a muté de tocsin à toxine, un malin piège-destin pseudo-gnostique, un cauchemar où nous avons beau combattre, nous n'échappons jamais au mauvais Aeon, à l'Etat incube. Etat après Etat, chaque "paradis" est régi par encore un nouvel ange de l'enfer.

Si l'Histoire EST le “Temps”, comme elle le prétend, alors le soulèvement est un moment qui surgit de et en dehors du Temps, et viole les lois de l'Histoire. Si l'Etat EST l'Histoire, comme il le prétend, alors l'insurrection est le moment interdit, la négation impardonnable de la dialectique - grimpant le pilier pour sortir par le trou du toit *, une manoeuvre de chaman éxécutée à un "angle impossible" à l’univers. L'Histoire dit que la Révolution atteint la "permanence", ou au moins une durée, tandis que le soulèvement est "temporaire". Dans ce sens, le soulèvement est comme une "expérience maximale", en opposition au standard de la conscience ou de l'expérience "ordinaire". Les soulèvements, comme les festivals, ne peuvent être quotidiens - sans quoi ils ne seraient pas "non-ordinaires". Mais de tels moments donnent forme et sens à la totalité d'une vie. Le chaman revient - on ne peut rester sur le toit pour toujours - mais les choses ont changées, des mouvements ou des intégrations ont eu lieu - une différence s'est faite.

Vous allez dire que ceci n'est qu’un conseil du désespoir. Qu'en est-il alors du rêve anarchiste, de l'état sans Etat, la Commune, la zone autonome qui dure, une libre société, une libre culture ? Allons nous abandonner cet espoir pour un quelconque acte gratuit existentialiste ? Le propos n'est pas de changer la conscience mais de changer le monde.

J'accepte cette juste critique. Je ferai cependant deux commentaires : premièrement, la révolution n’a jamais abouti à la réalisation de ce rêve. La vision nait au moment du soulèvement - mais aussitôt que "la Révolution" triomphe et que l'Etat revient, le rêve et l'idéal sont déjà trahis. Je n'ai pas abandonné l'espoir ou même l'attente d'un changement - mais je me méfie du mot Révolution. Deuxièmement, même si l'on remplace l'approche révolutionnaire par un concept d'insurrection s'épanouissant spontanément en culture anarchiste, notre situation historique particulière n'est pas propice à une si vaste entreprise. Un choc frontal avec l'Etat terminal, l'Etat de l'information mega-entrepreunarial, l'empire du Spectacle et de la Simulation, ne produirait absolument rien, si ce n'est des martyres futiles. Les fusils sont tous pointés sur nous, tandis que nos maigres armes ne trouvent pour cible que l'hysteresis, une vacuité rigide, un Fantôme capable d'étouffer la moindre étincelle dans un ectoplasme d'information, une société de capitulation, réglée par l'image du Flic et l'oeil absorbant de l'écran de télé.

Bref, je ne propose pas la TAZ comme une fin exclusive en soi, qui remplacerait toutes les autres formes d'organisation, de tactiques et d'objectifs. Nous la recommandons parce qu'elle peut amener la qualité d'amélioration propre au soulèvement sans nécessairement mener à la violence et au martyre. La TAZ est comme une insurrection sans engagement direct contre l'Etat, une opération de guerilla qui libère une zone (de terrain, de temps, d'imagination) puis se dissout, avant que l'Etat ne l'écrase, pour se reformer ailleurs dans le temps ou l’espace. Puisque l'Etat est davantage concerné par la Simulation que par la substance, la TAZ peut "occuper" ces zones clandestinement et poursuivre en paix relative ses objectifs festifs pendant un certain temps. Certaines petites TAZ ont peut être duré des vies entières, parce qu'elles passaient inaperçues, comme des enclaves montagnardes - parce qu'elles n'ont jamais croisé le champ du Spectacle, qu'elles n'ont jamais pointé hors de cette vie réelle qui reste invisible aux agents de la Simulation.

Babylone prend ses abstractions pour des réalités; la TAZ peut précisément exister dans cette marge d'erreur. Initier une TAZ peut impliquer des tactiques de violence et de défense, mais sa plus grande force réside dans son invisibilité - l'Etat ne peut pas la reconnaître parce que l'Histoire n'en a pas de définition. Dès que la TAZ est nommée (représentée, médiatisée), elle doit disparaître, elle disparaitra, laissant derrière elle une coquille vide, pour ressurgir ailleurs, à nouveau invisible puisqu'indéfinissable aux termes du Spectacle. A l'heure de l'Etat omniprésent, tout puissant, et en même temps criblé de fêlures et de vides, la TAZ est une tactique parfaite. Et parce qu'elle est un microcosme de ce "rêve anarchiste" d'une culture libre, je ne vois pas de meilleure tactique pour travailler vers cet objectif tout en en expérimentant certains de ses bénéfices ici et maintenant.

En résumé, le réalisme demande non seulement que nous cessions d'attendre la "Révolution", mais aussi que nous cessions de la vouloir. "Soulèvement" - oui, aussi souvent que possible et même au risque de la violence. Le spasme de l'Etat Simulé sera "spectaculaire", mais dans la plupart des cas, la meilleure et la plus radicale des tactiques sera de refuser l'engagement dans la violence spectaculaire, de se retirer de l'aire de la simulation, de disparaître.

La TAZ est un campement d'ontologistes de la guerilla : frappez et fuyez. Déplacez la tribu entière, même s'il ne s'agit que de données sur le réseau. La TAZ doit être capable de se défendre; mais “l'attaque” et la “défense” devraient, si possible, éviter cette violence de l'Etat qui n'a désormais plus de sens. L'attaque doit porter sur les structures de contrôle, essentiellement les idées. La défense c'est "l'invisibilité" - un art martial, et l'"invulnérabilité" - un art occulte contenu dans les arts martiaux. La "machine de guerre nomade" conquière sans être remarquée et se déplace avant qu'on ne puisse ajuster la carte. En ce qui concerne l'avenir - seul l'autonome peut planifier l'autonomie, l'organiser, la créer. C'est une opération de bootsrap . La première étape est une sorte de satori - prendre conscience que la TAZ commence par le simple acte d’en prendre conscience.
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97113to
Admin
97113to


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Date d'inscription : 19/03/2008
Age : 41

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MessageSujet: Re: En attendant la révolution...   En attendant la révolution... Icon_minitimeLun 12 Mai - 18:53

POUR EN SAVOIR plus il y a sont livre TAZ
un tracks special et le film the fourth world war
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https://ggdp.1fr1.net
 
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